Découvrez le corozo sous toutes les coutures
Une nouvelle ligne de boutons intègre la mercerie de La Maison Naïve : les boutons corozo teintés aux couleurs de notre palette. Un modèle à la fois discret et original, fabriqué en France à partir d’une matière naturelle, le corozo, aussi appelé ivoire végétal. Découvrez cette nouvelle matière et toutes ses caractéristiques dans cet article du journal de La Maison Naïve.
1. Qu’est-ce que le corozo ?
Le corozo, aussi appelé tagua, est l’albumen du fruit du palmier à ivoire présent au cœur de la forêt amazonienne en Équateur, en Colombie, au Pérou ou encore en Bolivie ainsi que dans de nombreux autres pays du monde où il a été introduit pour sa production.
Les fruits de ce palmier se composent d’une première coque dure qui renferme elle-même une coquille qui colle à la graine. La boule d’ivoire végétal est protégée à l'intérieur de cette deuxième couche protectrice.
Un palmier à maturité peut produire chaque année environ 25 kg de graines, et ce pendant plus de cent ans. Les graines peuvent atteindre jusqu’à 25 cm de diamètre. Pour la fabrication de boutons, seulement 7% de la graine est utilisée. Le reste est utilisé de diverses façons comme en poudre pour alimenter certains animaux ou encore comme combustible.
Le corozo est reconnaissable aux stries qui habillent la matière, rappelant les cernes du bois et qui apportent tout le charme aux boutons teintés.
La subtilité de cette matière réside dans le fait qu'il s'agit d'une graine : chaque bouton présente un aspect unique, strié selon l'apparence de la graine à partir de laquelle il a été façonné.
2. L'histoire du commerce de corozo
Ce sont les Allemands qui introduisent le corozo en Europe au XIXe siècle. Ils l'utilisent dès lors pour la fabrication de boutons et petits objets d'ornement.
Les Allemands gardent longtemps le monopole de l'importation du corozo en Europe en cultivant le secret de ses origines. L'ouverture du canal de Panama contribue plus tard à son essor en Europe et principalement en boutonnerie où il devient incontournable.
La seconde guerre mondiale et l'arrivée du plastique porte un coup sévère au commerce de corozo qui ne résiste pas à la concurrence du plastique et ses faibles coût de production.
Ce sont les préoccupations environnementales du XXe siècle qui remettent le corozo sur devant de la scène. La recherche de matières durables, résistantes et dont l'exploitation reste raisonnée va relancer le commerce de corozo et lui redonner ses lettres de noblesses.
3. La production de corozo est-elle responsable ?
Les gousses de corozo ne sont utilisables que lorsqu’elles sont mûres et qu’elles tombent naturellement de l’arbre. Avant, le matériau ne serait pas assez qualitatif ou suffisamment dur pour la fabrication de petits objets comme les boutons.
Les arbres ne sont pas coupés et perdurent au fil des récoltes : la production de corozo n’implique par conséquent aucune déforestation ou perte de biodiversité.
Les graines récoltées sont extraites et séchées pendant environ 2 mois au soleil avant que le travail sur les graines ne soit entamé : sculpture, ponçage, polissage, etc.
La récolte se fait tout au long de l’année par les populations locales sous forme de commerce le plus souvent équitable, même si les importateurs doivent toujours rester vigilants à l'application des bonnes mesures dans les plantations.
Les conseils La Maison Naïve : nous sommes tombées sous le charme des boutons en corozo. Très résistants, ils ne se rayent pas et sont à la fois élégants et légers. On adore particulièrement les veinures qui donnent du relief à la couleur et qui font de chaque bouton un objet unique. Sur un trench, un pantalon ou encore une jupe ou une veste, ils apportent une finition à la fois douce et classique.